9.3 10 note moyenne sur 28 avis

À la découverte des highlands ecossais

4 October 2019
À la découverte des highlands ecossais

À la découverte des highlands ecossais

4 October 2019
À la découverte des highlands ecossais

À la découverte des highlands ecossais

05 Oct. 2019

Kinlochleven, Écosse

TEXTE // JAMES SHIRLEY | PHOTOS // ROSS BELL

Kinlochleven n'est pas très loin de chez moi, mais à chaque fois que j'y vais j'ai l'impression de me lancer dans une aventure. La région est sauvage et rude et en général, on la réserve pour des occasions spéciales. En été, je peux simplement pédaler depuis là où je loge en direction du sud et franchir les montagnes pour y arriver

« Les conditions dans les Highlands Ecossais ne sont pas souvent favorables en hiver, mais la journée s'annonçait bien.
James Shirley
Coureur indépendant
James Shirley

Par contre, en hiver, les rivières sont trop profondes, ce qui rend les traversées difficiles et les journées sont bien trop courtes. D'ailleurs, au cours des mois les plus sombres de l'année, le village de Kinlochleven, sur les rives à la tête du Loch Leven (d'où le nom « Kin » qui vient d'un mot gaélique signifiant « tête ») ne voit jamais la lumière directe du soleil.

Malgré la pénombre qui enveloppe le village, la beauté des paysages aux alentours ne cesse de m'impressionner. Le panorama depuis le sommet est tellement époustouflant que lorsque j'ai appris que notre photographe Ross Bell n'était jamais venu, je savais qu'e nous devions faire ce voyage. Nous étions accompagnés par notre ami Miles Mallinson, un vidéaste de la région, mécanicien cycle et chic type.

James Shirley

Le soleil ne s'était pas encore levé et j'étais déjà en route vers Fort William pour récupérer mes compagnons. L'envie d'un café nous avait fait arrêter dans un drivethru, mais la camionnette était trop grande, si bien que j'ai garé le véhicule sans arrêter le moteur (n'étant pas vraiment certain qu'il aurait redémarré) et nous sommes vite rentrés et sortis pour commander les cafés.

Ce n'est qu'à 40 minutes de Fort William et pendant le trajet de retour que nous avons pu voir le jour qui se levait. Les conditions dans les Highlands Ecossais ne sont pas souvent favorables en hiver, mais la journée s'annonçait bien.

De nos jours, Kinlochleven est considéré comme le point d'accès à la montagne. Il y a des sentiers et des pistes littéralement partout.
James Shirley
Coureur indépendant
James Shirley

De nos jours, Kinlochleven est considéré comme le point d'accès à la montagne. Il y a des sentiers et des pistes littéralement partout. De nombreuses pistes permettent à l'homme moderne d'atteindre les collines avec un véhicule, mais les sentiers originaux, créés au fil des siècles par les habitants des Highlands qui vivaient de la terre, sont toujours là. Les randonneurs, les motards trial et les pilotes VTT partagent ces grandes étendues, à la recherche d'une sensation de liberté.

Nous allions bientôt les rejoindre. Le plan n'impliquait pas une longue boucle, mais je savais que nous allions être exposés aux éléments sur les pentes dégagées en altitude et je devais donc veiller à ce que tout le monde soit assez couverts. Les pantalons Deltashield sont mes préférés pour rouler en hiver. Même sur les terrains les plus techniques, ils ne se prennent pas sur l'arrière de la selle et le tissu extensible signifie qu'ils ne limitent pas non plus les mouvements. 

James Shirley

Les montées à Kinlochleven sont escarpées, ce qui signifie que mon maillot Triguard suffit pour le départ. Je sais toutefois que ma veste Stormshield me sera bien utile dans les descentes du retour. Je la range dans mon sac à dos, avec une paire de gants Raceshield de rechange et une première couche d'urgence, au cas où.

Nous arrivons sur le sentier du West Highland Way. L'ensemble s'étire sur 154 km entre Glasgow et Fort William, mais nous allons l'emprunter uniquement sur 500 mètres environ pour grimper jusque l'accès en asphalt. Ce tronçon est raide et délicat en raison des quelques ruisseaux qui le traversent et des marches en pierre glissantes qui constituent un véritable test pour les grimpeurs. Miles, qui a fait du trial, donne l'impression que cela est facile alors que je force mon passage derrière lui.

Une fois arrivé sur l'asphalte, le test ne porte plus sur nos capacités techniques, mais bien sur notre condition physique. La pente était très inclinée. Comme toujours. Nous voilà donc, côte à côte, à l'assaut de cette côte sur le grand pignon avec pour seul réconfort la certitude que la situation va s'améliorer au fur et à mesure que nous montons. Après l'ancienne cabane, l'asphalte laisse place au gravier et la pente s'adoucit un peu. Ravis de pouvoir recommencer à parler, nous poursuivons l'ascension. Mais vu que le chemin est semé de grosses pierres meubles, nous devons rester concentrés et ne pas perdre la traction à l'arrière. 

James Shirley

Une fois hors de la forêt, la vue classique sur le Loch s'offre à nous. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour en profiter et à chaque pause, le spectacle ne fait que s'améliorer. Alors que nous nous approchons du sommet, nous devons pousser les vélos pour franchir un portillon dans la clôture horizontale sur le flanc de la colline.

La piste continue et sur la droite, nous identifions le chemin baptisé « Grey Mares Tail », d'après le nom de la cascade qui se trouve en bas, dans la vallée. Ce serait notre option pour la deuxième sortie du jour, pour autant qu'il nous reste assez de temps et d'énergie. 

James Shirley

Devant nous, nous commençons à voir notre objectif, le sentier du Loch Eilde. Il coupe la piste et continue jusqu'au sommet de Binnein Mor. Ici normalement je descends à droite, mais cette fois-ci je pense que cela pourrait être cool de continuer à monter un peu plus sur la gauche. Nous savions que nous n'irions pas loin car les pierres recouvertes de neige et de glace rendaient les conditions difficiles. Quinze ou vingt minutes plus tard, nous ne pouvions pas avancer plus. Nous avons mangé un bout en vitesse, admiré la vue pendant quelques instants encore puis nous avons fait demi-tour et j'ai ouvert la voie pour la dernière partie jusqu'au retour au van. Une fois de retour sur la piste, nous l'avons traversée pour continuer sur le sentier. Après quelques virages roulants, nous avons été accueillis par une montée brutale avant la véritable descente. Nous avons pris notre respiration, nous nous sommes concentrés, puis nous nous sommes lancés dans la descente. 

James Shirley

Quand je vous disais que la région est quadrillée de sentiers, il est important de ne pas oublier que ces sentiers n'ont pas été créés pour être utilisés avec des roues. L'érosion des sentiers provoquée par les marcheurs associée aux effets de la pluie et du vent ont créé le style unique de conduite à Kinlochleven.

J'ai pédalé avec détermination jusqu'à la partie supérieure, au travers de flaques d'eau et sur des pierres meubles, dont certaines se délogeaient pour me suivre dans la descente. Derrière moi, je pouvais entendre le pauvre Miles qui criait alors qu'il devait gérer ces obstacles mobiles que je créais.

James Shirley

Une fois dans la forêt, tout s'est normalisé. La piste a commencé a serpenté entre les arbres et à chaque virage en épingle, je pouvais voir que Miles me collait toujours. Sur ce terrain plus roulant, je pouvais enfin me détendre et profiter vraiment de l'aventure. J'adore quand un seul sentier offre autant de contrastes. Kinlochleven propose un grand mélange de terrains naturels et vu que les conditions changent en permanence, il faut toujours être sur ses gardes, même si vous pensez que vous connaissez tout.

Nous sommes arrivés au village alors que le soleil s'était presque couché. Nous avons rangé les vélos à l'arrière et nous sommes montés dans la camionnette pour attraper les derniers rayons du soleil. Autour d'une tasse de thé et de biscuits d'avoine avec du fromage, nous sommes revenus sur les meilleurs moments de notre sortie. 

James Shirley